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{"id":1541,"date":"2017-06-05T21:15:17","date_gmt":"2017-06-05T20:15:17","guid":{"rendered":"http:\/\/coralinedechiara.com\/?page_id=1541"},"modified":"2018-10-23T12:34:10","modified_gmt":"2018-10-23T11:34:10","slug":"camille-paulhan","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/coralinedechiara.com\/camille-paulhan\/","title":{"rendered":"par Camille Paulhan"},"content":{"rendered":"
Je n\u2019y peux rien, les ateliers m\u2019\u00e9meuvent ; je voulais proposer pour thankyouforcoming<\/em> des portraits d\u2019atelier, des propos d\u2019artistes glan\u00e9s dans ces lieux, devant leurs \u0153uvres. Il n\u2019y est d\u2019ailleurs pas forc\u00e9ment question de ces derni\u00e8res, mais plut\u00f4t de ce qu\u2019un atelier fait \u00e0 la production artistique, de comment y travaille-t-on, comment y fl\u00e2ne-t-on.
\nSavoir, au juste, si et comment la lumi\u00e8re sp\u00e9cifique de l\u2019automne sur les carreaux, l\u2019acoustique d\u00e9faillante ou les odeurs du restaurant mexicain au pied de l\u2019immeuble influent sur les \u0153uvres que produisent les artistes.
\nSavoir, \u00e9galement, ce qu\u2019on y \u00e9coute comme musique, quelles cartes postales ont \u00e9t\u00e9 punais\u00e9es aux murs, si l\u2019on marche sur des b\u00e2ches, du papier bulle, des points de peinture ou des chutes de papier. Y voir, aussi, les para-\u0153uvres, les infra-\u0153uvres, les pas-tout-\u00e0-fait-\u0153uvres, les plus-du-tout-\u0153uvres, et \u00eatre donc au c\u0153ur du moment du choix.
\nJe n\u2019avais pas tr\u00e8s envie qu\u2019apparaissent mes questions, elles se sont donc effac\u00e9es.<\/h5>\n

\u00ab\u00a0L\u2019atelier n\u2019est que l\u2019extension du cerveau\u00a0\u00bb<\/h1>\n

L\u2019atelier de Coraline de Chiara, \u00ab le Celsius \u00bb est situ\u00e9 au Pr\u00e9-Saint-Gervais : au mur, dans l\u2019escalier, un thermom\u00e8tre fix\u00e9 au mur rappelle discr\u00e8tement l\u2019appellation intrigante du lieu tout autant que la temp\u00e9rature ambiante, moyennement \u00e9lev\u00e9e. Comme dans de nombreux ateliers de peintres, la hauteur sous plafond engage vivement au porter de plaid, v\u00eature peu seyante mais fort pragmatique.
\nCoraline de Chiara partage son atelier, situ\u00e9 au premier \u00e9tage d\u2019une petite maison qui accueille \u00e9galement au rez-de-chauss\u00e9e d\u2019autres cr\u00e9ateurs, avec un autre peintre, rencontr\u00e9 lors de ses \u00e9tudes. Ce qui frappe d\u2019embl\u00e9e, dans l\u2019espace qu\u2019elle a choisi, ce sont les plantes vertes en pot, qui cohabitent avec les pinceaux, chiffons et pigments. Puis l\u2019immense bureau, o\u00f9 se croisent des dizaines de petits objets, en plus des outils dont elle se sert pour ses collages et ses dessins et des livres, nombreux : pierres, kal\u00e9idoscopes en tout genre, bibelots choisis pour l\u2019\u00e9tranget\u00e9 de leurs formes. Enfin, la pr\u00e9sence imposante de nombreuses \u0153uvres en cours de r\u00e9alisation, Coraline de Chiara se refusant \u00e0 ne travailler qu\u2019un m\u00e9dium \u00e0 la fois. Ce sont, dans un coin, les petits dessins recouverts d\u2019une cire qui vient opacifier leurs motifs ; plus loin, les collages en cours d\u2019encadrement, et au mur une bonne quinzaine de peintures de tous les formats. Certaines sont monumentales, comme cette immense toile o\u00f9 l\u2019on reconna\u00eet, reproduites au pinceau large comme si elles \u00e9taient imprim\u00e9es en quadrichromie, les colonnes antiques de Palmyre, \u00e0 la limite de leur \u00e9vanouissement. D\u2019autres sont plus discr\u00e8tes, notamment une s\u00e9rie de petites toiles qui paraissent abstraites mais ne disent finalement pas autre chose : l\u2019image s\u2019y cache toujours, mais masqu\u00e9e, fondue, comme une empreinte qui pourrait r\u00e9appara\u00eetre \u00e0 tout moment. Une figuration sugg\u00e9r\u00e9e qui appara\u00eet d\u2019autant plus vivement sur les murs, recouvert de traces de peinture, vestiges des \u00e9paves de bateau que Coraline de Chiara peint actuellement, estomp\u00e9es par des brosses plates.<\/h5>\n
\u00c0 Poitiers, nous \u00e9tions tr\u00e8s peu \u00e0 souhaiter peindre, et l\u2019espace qu\u2019on nous avait allou\u00e9 \u00e9tait souvent vide d\u2019\u00e9tudiants, tandis qu\u2019\u00e0 Paris l\u2019atelier est v\u00e9ritablement tenu par les \u00e9tudiants qui l\u2019occupent. Je suis entr\u00e9e dans l\u2019atelier de Jean-Michel Alberola, qui est compos\u00e9 de deux pi\u00e8ces. L\u2019une qui est plut\u00f4t une salle de sages, toujours tr\u00e8s bien tenue, tr\u00e8s silencieuse, et l\u2019autre beaucoup plus bord\u00e9lique, un vrai lieu de vie. Alberola avait choisi de me placer dans cette deuxi\u00e8me salle, car il faisait tr\u00e8s attention aux espaces dans lesquels on travaillait, et d\u00e9cidait de la juxtaposition des \u00e9l\u00e8ves et de leurs travaux. C\u2019\u00e9tait tr\u00e8s int\u00e9ressant car il favorisait la proximit\u00e9 de pratiques tr\u00e8s diff\u00e9rentes pour pouvoir se nourrir et non former une famille picturale. Mais l\u2019atelier \u00e9tait tout de m\u00eame une sorte de jungle, il fallait se battre pour d\u00e9fendre sa place, et le fait d\u2019\u00eatre absent un mois pouvait \u00eatre le signe qu\u2019un espace devenait vacant. Pour ma part j\u2019ai eu d\u2019abord un petit espace \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019un radiateur, la place dont personne ne voulait, puis j\u2019ai r\u00e9ussi \u00e0 obtenir une place \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de l\u2019entr\u00e9e. Sans \u00eatre massi\u00e8re, j\u2019aimais organiser des choses avec l\u2019atelier, je me suis beaucoup impliqu\u00e9e pour organiser un voyage en Finlande ou pour faire para\u00eetre une \u00e9dition de dessins d\u2019\u00e9tudiants, la \u00ab pile anti-crise \u00bb.<\/h5>\n
Apr\u00e8s les Beaux-Arts, j\u2019ai imm\u00e9diatement cherch\u00e9 un atelier, et j\u2019ai partag\u00e9 un petit espace avec un designer, mais ce n\u2019\u00e9tait pas tr\u00e8s compatible avec ma pratique picturale et je ne suis rest\u00e9e l\u00e0-bas qu\u2019un an.<\/h5>\n
J\u2019ai eu la chance par la suite de trouver ce lieu au Pr\u00e9-Saint-Gervais, \u00ab le Celsius \u00bb, o\u00f9 je suis d\u00e9sormais depuis trois ans. Comme l\u2019espace \u00e9tait tr\u00e8s grand, je l\u2019ai partag\u00e9 avec Julien des Monstiers, qui \u00e9tait avec moi \u00e0 l\u2019atelier Alberola aux Beaux-Arts. Nous avons tout fait : nous avons repeint, install\u00e9 l\u2019\u00e9lectricit\u00e9, cr\u00e9\u00e9 une mezzanine qui ressemble fortement \u00e0 celle que l\u2019on avait \u00e0 l\u2019atelier aux Beaux-Arts, et baptis\u00e9 le lieu \u00ab le Celsius \u00bb. Nous sommes \u00e0 l\u2019\u00e9tage, et les espaces du rez-de-chauss\u00e9e sont lou\u00e9s \u00e0 des dessinateurs ou des peintres ; deux fois dans l\u2019ann\u00e9e, nous nettoyons notre espace pour organiser des expositions de l\u2019ensemble de l\u2019atelier.<\/h5>\n
Il est important que l\u2019espace de l\u2019atelier soit morcel\u00e9 : j\u2019ai besoin d\u2019un bureau, d\u2019un coin plus en retrait pour pouvoir r\u00e9aliser mes \u0153uvres sur papier, mes encadrements. J\u2019aime pouvoir travailler en m\u00eame temps mes peintures, mes dessins, mes collages dans cette succession de petits espaces, sur plusieurs projets en m\u00eame temps car je refuse de me restreindre \u00e0 une seule s\u00e9rie. Le fait de faire des va-et-vient entre des projets tr\u00e8s diff\u00e9rents, des grandes peintures figuratives, des petites abstractions, des reliefs de cire, des collages, me permet de mieux revenir \u00e0 eux. Les uns r\u00e9v\u00e8lent les autres, et je pense qu\u2019on comprend mieux ce qui relie tous mes travaux lorsqu\u2019on les voit \u00e0 l\u2019atelier. Mais quand les \u0153uvres sont finies, je pr\u00e9f\u00e8re les ranger, je n\u2019aime pas forc\u00e9ment les avoir sous les yeux. D\u2019ailleurs je pr\u00e9f\u00e8re partager mon atelier avec un peintre dont la pratique n\u2019est pas proche de la mienne, car former une famille n\u2019est pas stimulant pour nos productions : avec Julien, nous parlons beaucoup de peinture, et ces discussions nous enrichissent, mais nous ne nous influen\u00e7ons pas.<\/h5>\n
Je re\u00e7ois \u00e0 l\u2019atelier des amis, des galeristes, des collectionneurs, des critiques d\u2019art, des commissaires d\u2019exposition ; mais je ne veux pas montrer l\u2019atelier autrement qu\u2019il est lorsque j\u2019y suis au quotidien. L\u2019atelier n\u2019est pas une galerie ou une boutique mais bien un espace o\u00f9 je travaille. Il y a des travaux en cours, des taches au mur, des traces sur le sol. Au d\u00e9but, quand on entre dans un atelier, on r\u00eave du white cube, de quelque chose d\u2019un peu clinique, puis on r\u00e9ussit \u00e0 s\u2019en emparer. Il y a un d\u00e9m\u00e9nagement brutal entre le moment o\u00f9 l\u2019on produit une \u0153uvre \u00e0 l\u2019atelier et celui o\u00f9 on l\u2019expose. Le tableau qui est actuellement accroch\u00e9 au mur devrait en r\u00e9alit\u00e9 \u00eatre pr\u00e9sent\u00e9 dans le contexte de l\u2019atelier, avec les traces de peinture au mur qui sont des strates de son \u00e9volution, car il a \u00e9t\u00e9 pens\u00e9 ainsi. Il s\u2019agit d\u2019une \u00e9pave de bateau que j\u2019avais peinte et qui a \u00e9t\u00e9 au fur et \u00e0 mesure fondue par des couches picturales qui l\u2019ont rendue abstraite, et j\u2019ai retir\u00e9 le surplus en l\u2019essuyant au fur et \u00e0 mesure sur le mur.<\/h5>\n
J\u2019ai d\u00e9cid\u00e9 de faire de l\u2019art pour \u00eatre libre, et l\u2019atelier est pour moi un immense espace de libert\u00e9. J\u2019y travaille \u00e0 mes \u0153uvres, mais comme je travaille vite, plus en sprint qu\u2019en endurance, j\u2019ai besoin de temps de latence : \u00e0 l\u2019atelier j\u2019\u00e9coute de la musique, des \u00e9missions de radio, j\u2019y d\u00e9jeune et surtout j\u2019y joue. J\u2019aime par exemple jouer au mikado, c\u2019est un jeu de pr\u00e9cision, comme la peinture peut demander de l\u2019\u00eatre. L\u2019atelier n\u2019est que l\u2019extension du cerveau.<\/h5>\n

 <\/p>\n

Camille Paulhan et Coraline de Chiara pour thankyouforcoming<\/em>, D\u00e9cembre 2016.<\/strong><\/p>\n

Coraline De Chiara, par Camille Paulhan<\/a><\/p><\/blockquote>\n