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Coraline de Chiara pratique un art du collage. Qu\u2019il s\u2019agisse de dessin, de vid\u00e9o, de peinture ou d\u2019installation, elle travaille l\u2019image par superposition et juxtaposition. Les livres d\u2019occasion repr\u00e9sentent une source d\u2019inspiration intarissable. Sortis des biblioth\u00e8ques, ses livres abandonn\u00e9s dont le contenu semble p\u00e9rim\u00e9 ouvrent pourtant des territoires insoup\u00e7onn\u00e9s que l\u2019artiste se pla\u00eet \u00e0 r\u00e9investir et \u00e0 r\u00e9actualiser. Au fil des pages, elle pr\u00e9l\u00e8ve des photographies de min\u00e9raux, de statuettes, de motifs, de paysages, de cartes, de peintures ou encore d\u2019objets anthropologiques. Les images constituent une collection de tr\u00e9sors que l\u2019artiste ne cesse de nourrir et d\u00e9velopper. Les sujets et les objets s\u00e9lectionn\u00e9s proviennent de diff\u00e9rentes \u00e9poques, civilisations et g\u00e9ographies. Ils apparaissent comme les fragments d\u2019une histoire collective envisag\u00e9e sans limites ni de temps ni d\u2019espace. D\u00e9contextualis\u00e9s et combin\u00e9s \u00e0 d\u2019autres images qui agissent comme des calques, ils semblent flotter dans l\u2019espace-temps. Coraline de Chiara d\u00e9cide de retenir une image pour sa signification, sa port\u00e9e (historique, artistique, culturelle, ethnologique, g\u00e9ologique, etc.), mais aussi pour ses qualit\u00e9s plastiques, ses asp\u00e9rit\u00e9s et ses particularismes. Avec une dext\u00e9rit\u00e9 technique incontestable, elle proc\u00e8de \u00e0 un travail de reproduction \u00e0 la mine de plomb ou \u00e0 la peinture \u00e0 l\u2019huile. Elle prend soin de restituer le grain, la texture, la lumi\u00e8re, la couleur, la transparence, la brillance d\u2019un cr\u00e2ne de Neandertal, d\u2019une statuette figurant une joueuse d\u2019osselets, d\u2019une t\u00eate d\u2019H\u00e9racl\u00e8s en pierre, d\u2019un cheval de la dynastie Tang en porcelaine, d\u2019un cristal de sel ou d\u2019une malachite.<\/span><\/p>\n La peinture et le dessin sont les mediums de pr\u00e9dilection de Coraline de Chiara. Sur la toile et sur le papier, elle reproduit avec fid\u00e9lit\u00e9 les images r\u00e9colt\u00e9es. Elle respecte les codes couleur, la trame d\u2019impression, les d\u00e9tails, les d\u00e9fauts. Couche par couche, le sujet est r\u00e9v\u00e9l\u00e9. \u00ab Lorsque je peins, je pense aux diff\u00e9rents niveaux de lecture et aux strates de couleurs. Une couleur est toujours la r\u00e9sultante de plusieurs additions de couleurs superpos\u00e9es. \u00bb Le respect de l\u2019image source trouve ses limites avec l\u2019injection d\u2019accidents et d\u2019\u00e9l\u00e9ments perturbateurs. En effet, pour ne pas r\u00e9duire la transposition de la photographie en peinture \u00e0 une simple comp\u00e9tence technique, elle introduit, non sans malice et ironie, des \u00e9l\u00e9ments intrus inh\u00e9rents au travail d\u2019atelier : un scotch de papier d\u00e9chir\u00e9, une rature, un post-it, une note, une mesure, une feuille de papier calque ou de papier millim\u00e9tr\u00e9. Travaill\u00e9s en trompe-l\u2019\u0153il, ces vestiges de la cuisine de l\u2019image s\u2019imposent, s\u2019incrustent et nous offrent quelques indices sur la construction de l\u2019\u0153uvre. Ils contredisent la rapidit\u00e9 du d\u00e9clencheur photographique et installent un autre temps, celui de la peinture. Ses \u00e9l\u00e9ments fonctionnent \u00e0 la fois comme des marques d\u2019appropriation des images, mais aussi comme un moyen de les repenser et de les r\u00e9investir d\u2019une nouvelle histoire et d\u2019une nouvelle temporalit\u00e9. Ils signalent la part d\u2019invention et de cr\u00e9ation.<\/span><\/p>\n Au fil des \u0153uvres, Coraline de Chiara construit un paysage transculturel au sein duquel elle articule une pluralit\u00e9 de figures, mythologiques et anonymes, de mat\u00e9riaux et de motifs. Un paysage, une nouvelle g\u00e9ographie dont la carte se d\u00e9plie \u00e0 l\u2019infini. Les \u0153uvres, pens\u00e9es comme des collages, s\u2019associent et engendrent de nouvelles ramifications qui r\u00e9sonnent alors comme la promesse de nouveaux territoires \u00e0 fouiller et \u00e0 exp\u00e9rimenter. Parall\u00e8lement, en analysant l\u2019histoire de la peinture, son pass\u00e9 et son devenir, ses antagonismes, son ex\u00e9cution, elle arpente le territoire de la peinture. D’Ellsworth Kelly \u00e0 Malcolm Morley en passant par Brice Marden et Jean-Baptiste Corot, ses r\u00e9f\u00e9rences et inspirations engendrent un d\u00e9cloisonnement. \u00c0 l\u2019\u00e9coute des diff\u00e9rents d\u00e9bats et des agitations souvent superficielles, elle tend \u00e0 s\u2019extraire des carcans picturaux pour mieux les fondre et les confondre. \u00a0<\/span><\/p>\n \n